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Lecture de Polina Panassenko suivie d’une rencontre avec l’autrice
S’écrire en langue originale
illu-programme-2023
Dessin : Aline Zalko

Pauline veut retrouver son prénom d’origine : Polina, le russe, celui de sa grand-mère. Née à Moscou, elle arrive en France à 4 ans et, pour répondre à l’injonction de l’intégration à tout prix, son prénom est francisé. À 24 ans, elle vit à Montreuil et entame une procédure judiciaire au tribunal de Bobigny pour récupérer son prénom. Le roman s’ouvre sur l’audience et l’argumentation de la procureure opposée à ce changement. 

Si le roman est le récit de cette procédure (gagnée !), sa grande réussite tient dans le récit de l’enfance vécue entre deux langues, tant l’auteure parvient à retranscrire à hauteur de l’enfant qu’elle était ses démêlés entre russe et français : « Mais j’ai déjà une langue. Qu’est-ce qui lui arrivera ? » Sa bouche devient astringente, la langue lui « gratte »« c’est un trop plein de russe resté coincé pendant la maternelchik ou bien c’est le français qui s’installe et se met à l’expulser ? ». Tenir sa langue, promesse tenue.

À lire
Polina Panassenko, Tenir sa langue, L’Olivier, 2022
Polina Panassenko

Polina Panassenko est née à Moscou. Sa famille s’installe en France, à Saint-Etienne, quand elle a 4 ans. Elle suit des études à SciencePo Paris ainsi qu’une formation de comédienne à la Comédie de Saint-Etienne et à l'École-Studio du Théâtre d’art de Moscou. Elle reçoit pour son premier roman, Tenir sa langue, le prix Femina des lycéens 2022.