« Les histoires, ça doit rester dans la famille » – une phrase que le fils avait l’habitude d’entendre du père. Mais au détour d’une image – celle de migrants arrivant en Corse, l’histoire resurgit, allusivement, presque en silence. C’est par bateau également que le père arriva en France : huit jours de traversée, en 1969.
Dès lors, le fils n’aura de cesse de questionner le père, notant tout, en cachette, mettant bout à bout les demi-mots qu’il parvient à obtenir de lui pour reconstituer l’histoire, en faire un livre. De la Casamance à Dakar, puis Paris et Aulnay-sous-Bois, des rizières de l’enfance à l’usine Citroën, du travail à la chaîne pendant quatorze ans au licenciement brutal pour avoir pris part à une grève, c’est une épopée personnelle qui résonne comme un récit collectif. Une « histoire de famille » qui nous concerne tous : un héritage de contrebande que Yancouba Diémé, dans ce premier roman, nous offre en partage.