Alors qu’il allait tourner sa clé de contact pour se rendre au bureau comme chaque matin, le cours de ses pensées arrêta net le geste de Stefan. Aujourd’hui, son associé se chargerait d’annoncer à leurs employés une nouvelle qui allait bouleverser l’avenir de l’entreprise. Dès lors, son imagination divague, peuple l’habitacle de sa voiture : un castelet de marionnettes où chacun·e de ses collaborateur·rice·s se positionne et tient son rôle de façon tout à fait prévisible, en fonction de son poste, de son caractère ou de ses opinions politiques.
Dans ce court roman subtilement composé et riche en rebondissements inattendus, Colombe Boncenne signe une satire du monde de l’entreprise, dénonçant en creux sa violence, la souffrance et l’aliénation qu’il engendre.
Une dimension que ne contredira pas Pascal Dibie. Avec humour, sensibilité et érudition, celui-ci raconte dans son dernier essai une « brève histoire d'une humanité assise ». Une histoire qui, du scribe égyptien en passant par les moines copistes et les clercs de l’administration sous l’Ancien Régime, de la bureaucratie napoléonienne ou soviétique jusqu’à l’open-space, aux espaces de coworking et ceux, plus récemment, dédiés au télétravail, a conduit une très grande partie d’entre nous à passer ses journées sur une chaise de bureau.
Entre la romancière et l’anthropologue, un regard croisé se posera sur un aspect moyennement héroïque de nos civilisations, mais qui leur ont pourtant permis “d'asseoir” leur pouvoir au fil des siècles.