« Au fil des ans, après mes premiers portraits réalisés pour Le Monde, j’ai commencé à me poser des questions, de plus en plus pressantes: que pensent les écrivains en se voyant ainsi exposés aux yeux de milliers de lecteurs par l’intermédiaire de mon regard ? Se retrouvent-ils dans cette représentation forcément subjective ? Se reconnaissent-ils, tout simplement, dans l’image que j’ai saisie d’eux ? J’étais convaincu que, dans un moment de relâchement de la conscience, quelque chose de la personnalité intime du modèle allait surgir.
Était-ce le cas ou était-ce seulement une croyance ?
J’ai continué à faire des portraits d’écrivains. J’aime les écrivains, j’admire leur capacité d’imagination, leur vision du monde qui est parfois pure révélation. Tous ces portraits ont donné lieu à des belles rencontres, et même à de solides amitiés. »