À l’aube de la seconde guerre civile irakienne, depuis une oasis prise en tenaille entre les forces kurdes et les djihadistes de Daech, ou dans une geôle tunisienne tandis que la rue gronde d’une révolution à venir, tels sont les postes de vigies où Charif Majdalani et Hella Feki campent leurs personnages dans leurs romans respectifs.
Spécialiste de l’archéologie orientale, l’un est venu expertiser des bas-reliefs à la provenance douteuse, et se laisse happer par le calme du temps suspendu qui précède les tempêtes de l’Histoire. L’autre, journaliste, tourne en rond dans sa cellule pendant que son amie le recherche dans Tunis embrasé, et que le père de celle-ci, dans la quiétude de son jardin, se remémore l’indépendance. Point commun entre ces deux livres : une façon d’aborder la géopolitique par le biais de l’introspection, un art du monologue intérieur traversé par la polyphonie des destins collectifs.