Un journaliste vit reclus dans son appartement plusieurs années durant pour anéantir ses souvenirs. Mais la mort d’Alma, la seule femme qu’il ait aimée, fait basculer cet équilibre précaire. Il jette ses clés dans le caniveau.
Après l’enfermement, c’est l’errance autour de l’enceinte du Père Lachaise, où elle repose, comme une ultime tentative de s’assurer que les remparts qu’il a dressé entre lui et sa mémoire pourront tenir. Mais ses divers rituels et multiples tentatives ne peuvent empêcher de violentes réminiscences de troubler ses vagabondages : un croissant, une rue, une jeune fille… peu à peu, des souvenirs le submergent qui ont la couleur bleu nuit, et ce passé qu’il avait si longtemps forclos traverse les murs de son fort intérieur.
Dans ce roman sombre et touchant, la mémoire affleure l’oubli, et Dima Abdallah montre comment un passé que l’on cherche à sceller peut être destructeur et nous amener aux limites de la société et de nous-mêmes.