Factuels, frontaux, aux graphismes sobres et couvrant l'actualité immédiate, les dessins de Remedium sont pensés comme des médias à part entière. Conçus pour avoir le maximum d'impact et d'efficacité sur les réseaux sociaux où ils sont la plupart du temps partagés avant d'être rassemblés en volumes, ils ont la double fonction de lancer l'alerte et de faire somme et mémoire.
C'est le cas, notamment, de Cas de force majeure, qui donne la parole aux victimes de violences policières et constitue, en vingt portraits saisissants, un réquisitoire contre l'impunité dont jouissent très souvent ceux qui ont pour devoir de représenter l’État et protéger ses citoyens. Cette violence institutionnelle, Remedium l'avait déjà traitée dans Cas d'école, son précédent ouvrage. Un point de vue situé - lui-même étant instituteur – sur la façon dont l’Éducation nationale peut se révéler être une machine à broyer les individus. Interrogé sur l’ensemble de son œuvre, à mi-chemin entre le journalisme et l’engagement citoyen, Remedium aura tout le loisir de détailler le nouvel usage de la bande dessinée, qui a pris toute son importance dans les luttes de ces dernières années.