L’artiste Yan Tomaszewski travaille en ce moment sur un projet de sculptures et de vidéo intitulé Sequana, qui s’intéresse au lien unissant la capitale à la Seine qui la traverse. Désormais « canalisée », sa domestication nous laisserait presque oublier que si le blason de Paris représente un navire battu par les flots qui « jamais ne sombre », c’est que le fleuve fut longtemps perçu comme inquiétant…
Sujet à des crues dangereuses, il convoquait dans l’imaginaire médiéval tout un bestiaire aquatique monstrueux. Inversement, à l’époque gallo-romaine, se trouvait à sa source un important sanctuaire dédié à la déesse guérisseuse Sequana. Or, si nous la teintons moins de magie qu'auparavant, cette dualité dans nos perceptions des « entités non-humaines » que sont les fleuves est cependant toujours à l’œuvre. Yan Tomaszewski s’intéresse ainsi à nos imaginaires contemporains autour de la Seine – et aux enjeux scientifiques, environnementaux, anthropologiques et politiques que la cohabitation avec ce fleuve implique pour nous.
Invité par l’autrice Laure Limongi qui, dans le cadre de sa résidence, travaille elle-même à l’écriture d’un texte centré sur la représentation des océans à travers le temps, il expliquera sa démarche artistique aux élèves, montrant ainsi comment de nombreux autres champs du savoir a priori très éloignés de l’art peuvent nourrir sa pratique.