Dans son dernier roman, Maryam Madjidi revient sur son adolescence à Drancy, sa relation aux autres, ses ambitions de l’époque, ses déceptions, les promesses non tenues de l’Éducation nationale et le chemin, personnel et professionnel, parcouru depuis malgré tout - quitte à revenir lorsque l’on sait où est vraiment sa place.
C’est un post dans un groupe Facebook laissé par une amie d’enfance, engagée dans le mouvement des gilets jaunes, qui a fait revenir Nassira El Moaddem à Romorantin, sa ville d’origine.
Annie Ernaux, Didier Eribon, et plus récemment Édouard Louis, avaient déjà exploré sous une forme littéraire ce « retour au pays » – celui de l’enfance et de la jeunesse – transformé en terrain d’enquête, croisant l’exploration intime aux réflexions sociologiques. Avec Les Filles de Romorantin, Nassira El Moaddem donne un prolongement journalistique à cette lignée prestigieuse, tandis que Maryam Madjidi, avec Pour que je m’aime encore, propose un roman d’initiation rétrospectif, entre autobiographie et fiction.
Toutes deux mènent ainsi un récit très émouvant à la première personne, où la tendresse le dispute à la fierté, et qui constitue un hommage vibrant à celles et ceux qui ont la force de partir, comme celle de rester.