« Elle venait de la pluie, de l’ouest et sentait le chien mouillé ».
Un soir, Sophie, devant sa maison, regarde la nuit tomber sur les fougères et la montagne devenir violette. Elle voit soudain débouler une petite chienne. L’observant de plus près, elle s’aperçoit que l’animal a été victime de sévices sexuels et qu’elle a brisé sa chaîne. « On va la garder » déclare-t-elle à Grieg, qui partage sa vie depuis soixante ans dans cette bâtisse du 18e siècle, au cœur d’un hameau des Vosges. Un regard plus tard, elle la baptise Yes.
L’irruption de la petite chienne fuyant son maître zoophile dans la vie du couple octogénaire organisée, « chacun son lit, sa bibliothèque, ses rêves, chacun son écosystème », déclenche une réflexion sur la vie commune, l’amour, le temps et ses ravages, la vieillesse et la marginalité. L’alliance de la femme révoltée et de la nature menacée devient une ode à la vie - et la poésie, le sel nécessaire à l’existence…