Quand la Grèce en faillite est rachetée par GoldTex, une grosse multinationale, et que ses citoyens deviennent des salariés, la mégalopole de Magnaville est divisée en trois zones : en zone 1, l’élite, hommes et femmes politiques, personnalités, qui vivent dans le luxe et l’abondance. En zone 2, les « cilarié·e·s », personnes diplômées embauchées par l’État sur des contrats de 10 ans renouvelables qui vivent dans un calme relatif. Enfin, en zone 3, les autres, qui vivent dans un espace suburbain, pauvre, sale et détruit par la crise environnementale. C’est là que vit Zem Sparak, un « chien », c’est-à-dire un policier déclassé, personnage amer et sombre, qui a perdu toutes ses illusions d’étudiant révolté lors du rachat de son pays. Un matin, dans ce quartier abandonné à sa misère, un corps retrouvé ouvert le long du sternum va rompre le renoncement dans lequel Zem s’est depuis longtemps retranché. Placé sous la tutelle d’une inspectrice de la zone 2, il se lance dans une longue enquête.
Sous les ciels en furie d’une mégalopole privatisée, Chien 51 se fait l’écho de notre monde inquiétant, à la fois menaçant et menacé. Mais ce roman abrite aussi le souvenir ardent de ce qui fut, à transmettre pour demain, comme un dernier rempart à notre postmodernité.
La rencontre est animée par Sophie Joubert, journaliste à L'Humanité et conseillère littéraire du festival