Pratique issue des universités populaires, l’arpentage consiste à se forger une culture commune et repose sur la conviction qu’aucun texte, même difficile, ne peut résister à l’intelligence collective. Il s’agit de fractionner un livre en autant de parties que de lecteurs, d’en faire le compte-rendu et d’en débattre.
En faisant appel à Arno Bertina pour animer l’atelier, la médiathèque souhaite proposer à son public d’expérimenter cette méthode à partir de Toute une moitié du monde, l’essai stimulant d’Alice Zeniter.
« Pourquoi je lis » ? En tentant de répondre à cette question, Alice Zeniter établit un constat : dans l’expérience de la littérature, il n’y a pas de place pour toute une moitié du monde, pour les minorités. L’essentiel des récits qui font la Littérature seraient-ils en fait une « parade virile » ? Si on lit pour s’évader, comment fait-on pour s’identifier aux personnages dès lors qu’ils sont majoritairement des hommes blancs ?
Arpenter ce livre, c’est une invitation à explorer ensemble les pouvoirs politiques de la fiction, et une incitation, peut-être, à apprendre à les utiliser.