À la mort de « Sa Seigneurie » — un père tyrannique et passionné d’opéra jusque dans les prénoms choisis pour ses filles : Violetta, Gilda, Mimi et Aïda, cette dernière retourne pour la première fois en quinze ans sur l’île de Iazza où elle a passé son enfance et d’où, pour la soustraire à la haine paternelle, sa mère l’avait exfiltrée alors qu’elle était encore adolescente. Elle y retrouve deux sœurs et la chape de secret entourant la troisième, Mimi, qui a disparu à l’âge de six ans un soir de carnaval.
Véronique Ovaldé écrit sur la cellule familiale en jouant sur les deux acceptions du terme : à la fois comme une organisation, une mécanique fragile que des évènements peuvent définitivement enrayer, mais également comme une cellule de prison, où les passions les plus violentes - jalousie, vengeance, ruse, renoncement, amour – sont en vase clos. Fille en colère sur un banc de pierre montre à quel point, dans leurs non-dits comme dans leurs légendes, leurs secrets et leurs mensonges, les récits familiaux nous construisent.