En 1954, au Rwanda sous tutelle belge, Consolée, née d’un Blanc et d’une Rwandaise, est retirée à sa famille noire et placée dans une institution pour « enfants mulâtres » à Save.
Soixante-cinq ans plus tard, Ramata, brillante quinquagénaire d’origine sénégalaise en reconversion après un burn-out, dispense un stage d’art-thérapie dans un EHPAD du sud-ouest de la France. Sa rencontre avec madame Astrida, une vieille femme métisse atteinte de la maladie d’Alzheimer qui oublie le français et ne parle plus que le kinyarwanda de son enfance (qui n’est autre que Consolée) sera décisive. En miroir, Ramata s’interroge alors sur sa condition de femme issue de l’immigration dans la France contemporaine, et sur la transmission, en bute à la révolte de sa fille Inès sur le racisme et l’héritage colonial.
À l’image des paniers traditionnels rwandais qui entrelacent les tiges noires et blanches de sisal, ce roman tisse les fils des vies offrant à la langue une place centrale.