Changement de lieu : initialement programmée à la médiathèque André Breton, la rencontre aura finalement lieu à la médiathèque Saint-John Perse d'Aubervilliers
Souvent situés près des échangeurs routiers et des usines polluantes, constitués de bâtiments mal isolés construits dans des espaces bétonnés, les quartiers populaires – et leurs habitant·e·s – subissent en première ligne les effets de la pollution et du réchauffement climatique.
Pourtant, l’image caricaturale de « l’écolo bobo » immanquablement blanc, de classe moyenne ou supérieure, recouvre une certaine réalité décryptée par Fatima Ouassak dans Pour une écologie pirate.
Selon l’essayiste, l’écologisme ne pourra en effet devenir une cause commune, incluant les classes populaires et racisées, qu’à partir du moment où elle s’appuiera directement sur le vécu et les préoccupations de ces dernières.
La question de l’alimentation, qui sera plus particulièrement au centre de cette rencontre, en est un bon exemple. À l’initiative d’un collectif militant à Bagnolet pour l’intégration d’une cantine végétarienne de qualité à l’école, et le droit de bien manger pour toutes et tous, Fatima Ouassak voulait d’une part dénoncer la mainmise de l’industrie de la viande sur la restauration collective, mais aussi répondre concrètement à cette angoisse qu’éprouvent nombre de personnes contraintes, pour des raisons financières, à avoir recours à la nourriture industrielle pour nourrir leur famille.
Partant de ce combat fondateur de son activité militante, elle détaillera sa conception de l’écologie comme outil puissant de libération et d’émancipation – à condition qu’elle trouve son ancrage dans l’auto-organisation à l’échelle locale et ait pour horizon un projet véritablement antiraciste et anticolonial.