Catherine Froment s’est intéressée aux reines de la basilique cathédrale Saint-Denis, dont les corps sont multiples : corps politique, corps de femme, corps fantasmé, corps mort – et bien sûr leur gisante, sculptée dans la pierre des tombeaux. C’est à partir de ces statues que son projet d’écriture et de performance s’est développé : donner une chair et une parole à ces figures en attente de se relever, désireuses de s’adresser à nous.
Représentée par trois statues funéraires dans ce lieu même où elle fut sacrée reine, c’est aujourd’hui Catherine de Médicis que l’autrice performeuse a choisi d’invoquer.
Le texte poétique fleuve qu’elle lui consacre révèle son caractère hors du commun dans ses multiples facettes, complexifiant l’image figée de « reine machiavélique vêtue de noir et coupable du massacre de la Saint-Barthélemy ». On la découvre dans son enfance, sa jeunesse, et les nombreuses épreuves qui ont jalonné sa vie.
Réflexion autour des liens possibles ou impossibles avec les femmes ou les hommes de pouvoir du passé et du présent, cette lecture-performance nous met en présence d’une reine « à l’œuvre » dans l’exercice de sa souveraineté : habile diplomate, subtile communicante, aussi insaisissable et fascinante aujourd’hui qu’elle le fut pour ses contemporains.