Le silence, pendant cinquante ans, puis la parole qui témoigne et qui transmet. Dans les écoles, collèges et lycées et sur les lieux mêmes où, à l’âge de dix-neuf ans, elle fut déportée. Le « plus grand cimetière du monde », à Auschwitz-Birkenau…
Dans ce roman graphique – le deuxième qui lui a été consacré – la mettant en scène alors qu’elle est âgée de quatre-vingt-quinze ans, un fil narratif entremêle et sur-imprime parfois sur la même vignette le témoignage direct de Ginette Kolinka et le récit d’une visite à Auschwitz en compagnie d’un groupe scolaire. Appuyant davantage encore le poids des mots de la survivante par ces couches entremêlées d’images et de temps, Adieu Birkenau incarne une voix essentielle pour perpétuer la mémoire de la Shoah et combattre l’oubli et le négationnisme. Mais la grande réussite de ce livre réside aussi dans sa capacité à nous faire entendre, à travers un récit déjà connu, les inflexions bouleversantes, teintées d'humour et d’espoir, de cette voix particulière.