C’est le Ciel qui parle. Depuis sa distance et son omniscience, il assiste à l’amour entre Gabriel et Isaac, deux Palestinens qui se sont rencontrés à Jérusalem, chez la tante de l’un d’eux. Il nous livre un récit morcelé, entre février et octobre, où des moments de leur amour sont racontés – entrelacé de récits de djinns, de lions et de chevaliers qu’Isaac invente pour séduire Gabriel – et jusqu’à leurs vacances en Palestine, à la recherche de lumière et de liberté sur ce territoire occupé, malgré les checkpoints et les décombres.
Écrit avant le dernier épisode militaire entre Israël et Palestine, le dernier roman de Karim Kattan a une portée politique assumée, mais celle-ci s’inscrit dans une temporalité longue. L’utilisation du Ciel comme narrateur, témoin de aubes et des bombardements, ainsi que la variété formelle et la multiplicité des registres qu'il agence permettent à l'auteur de forger cette langue romanesque unique, lyrique et parfois brutale, qui s'affranchit du réalisme pour mieux donner à voir la complexité du réel.