Teinté de burlesque et de réalisme, à l’image de son premier roman Les Cosmonautes ne font que passer, Odyssée des filles de l’Est marque le grand retour d’Elitza Gueorguieva, et prouve qu’elle n’a ni perdu de son mordant, ni délaissé sa langue littéraire si particulière.
Deux femmes bulgares immigrées à Lyon, l’une jeune étudiante en cinéma, l’autre travailleuse du sexe ayant laissé ses fils en Bulgarie pour trouver une vie meilleure, cherchent leur chemin vers l’émancipation, telles deux Ulysse à la recherche de leur royaume… Face aux obstacles et au désenchantement d’être ces “filles de l’Est” – un exotisme teinté de sexisme auquel elles sont assignées –, elles sont bien décidées à rire plutôt qu’à pleurer, à tenir tête plutôt qu’à se laisser faire.
Nourrie de témoignages de prostituées recueillis dans des associations et de sa propre expérience d’étudiante en arrivant en France, Elitza Gueorguieva réalise avec fantaisie une peinture sociale sans misérabilisme, tout en traitant des violences d’État et de la brutalité des préjugés.