"Ce que je vois quand je regarde la photo de cette petite fille à l’aube de ce siècle nouveau, c’est qu’elle ne sait rien encore de ce que le monde va lui apprendre, et qu’être une petite fille est pour elle une joie parce que ça veut dire pouvoir devenir Britney Spears et que Britney Spears pour elle alors, c’est chanter et danser, c’est être dans son corps, sans crainte et sans distance, se sentir très vivante, c’est se tenir, très loin de la peur mais."
Louise Chennevière
Si l'on devait résumer en un seul mot Pour Britney, se situant entre un récit personnel et un essai féministe, ce serait celui d' "uppercut". Un uppercut littéraire et poétique qui sème le désordre dans la ponctuation et les virgules, comme pour dire l'urgence et l'absolue nécessité de rendre hommage à l'idole de ses 8 ans qu'elle a fini par répudier à l'adolescence, lorsque l'icône mondiale devenait objet de moqueries et perdait le contrôle de sa vie en passant sous la tutelle de son père. À cette figure générationnelle, Louise Chennevière met en miroir deux autres histoires : celle de l'autrice québécoise à l'existence incandescente Nelly Arcan, anciennement prostituée et suicidée, dont elle découvre les écrits sur le tard. Et celle de la petite fille qu'elle fût, jusqu'à sa construction comme femme et adulte.
Trois histoires féminines entrelacées qui, pour Britney Spears ou Nelly Arcan de manière tragique, sont prises au piège d’un monde qui hypersexualise et marchandise leurs corps, et sont soumises à toutes sortes d’injonctions auxquelles elles sont censées se conformer.
Pour Britney est un texte à mettre entre les mains de tou·tes les adolescent·es en quête de soi et d’un nouveau monde.