Raconter le monde au plus près de l’expérience que les plus vulnérables d’entre nous en ont. Convoquer ces existences fragiles dont la littérature se préoccupe rarement. Des vies à la marge, dont les contours et la consistance se perdent dans les dossiers de prise en charge médico-sociale et le silence des secrets de famille.
Celles, sous tutelle et curatelle renforcée, de Jean-Luc et Jean-Claude, les héros du roman éponyme de Laurence Potte-Bonneville. Celle, fauchée par le sida, de Désiré, l’oncle d’Anthony Passeron : toxicomane dans une petite ville de l'arrière-pays niçois au début des années quatre-vingt.
L’ambition de ces deux premiers romans est de rendre à ces vies leur valeur : par la singularité du regard porté sur les choses qui leur fait atteindre leur point de résonance avec les nôtres, ou par la mise en écho avec les luttes et les revendications collectives. Les faire dialoguer ensemble, et confronter les expériences professionnelles et militantes de leurs auteur·ice·s respectif·ve·s, c’est prendre la mesure des traitements que nos sociétés réservent aux plus précaires de leurs membres.