Ce premier récit, les enfants endormis, explore par alternance l'histoire médicale du sida et les répercussions de la maladie du fils préféré sur une famille ordinaire d'un village déclinant de l’arrière-pays de Nice. Ce drame est un virage dans leur vie. L’ascenseur social soudain se grippe, et les années 1980 sont celles du déclin familial.
Durant les 272 pages de ce premier livre, le lecteur suit une enquête historique, sociologique et intime sur la maladie et ses répercussions à la fois à l’échelle internationale et au niveau intime, avec empathie et pudeur. Croisant l'histoire intime à celle du « combat » scientifique contre la maladie, l'auteur, neveu de cet « enfant endormi », contextualise et éclaire la situation des malades et de leur famille à un niveau de proximité émouvant.
Avec ce livre, Anthony Passeron rend hommage aux malades héroïnomanes de la première heure qui ont subi le chaos des années 1980, et aux chercheur·se·s et médecins qui se sont battu·e·s pour repousser la propagation de l'infection par le VIH. Souvent incarnée dans les villes, que ce soit au cinéma ou dans la littérature, la maladie trouve ici une inscription en milieu rural inédite et passionnante.