Dans un petit village de l’arrière-pays niçois où tout le monde se connaît, de jeunes gens sont de plus en plus fréquemment retrouvés évanouis en pleine journée dans la rue, des seringues vides plantées dans le bras. C’est le début des années 1980 et le sida, ce virus encore méconnu, commence à faire des ravages.
Quarante ans plus tard, Anthony Passeron décide d’enquêter sur ces « enfants endormis » dont son oncle, Désiré, héroïnomane mort du sida en 1987, a fait partie. Partant de cette tragédie, dont ses grands-parents ne se sont jamais relevés, il tente de rembobiner le fil d’une vie brisée, de l’omerta d’un clan soucieux de préserver sa respectabilité dans son milieu rural.
Dans ce premier roman de filiation, l’auteur mêle son histoire intime et familiale à l’enquête sociologique où il revient sur la grande Histoire de la recherche médicale et de la lutte contre le virus à une époque où sa méconnaissance était totale, son déni écrasant et ses malades méprisés.