On peut piloter une moto et ne pas savoir comment fonctionne son moteur. Mais on peut aussi composer des fictions et aimer descendre, de loin en loin, dans la salle des machines. Ce qu’a fait Marie-Hélène Lafon à plusieurs reprises, en écrivant sur Flaubert, Gracq ou Riboulet, ou sur sa propre fabrique d’écriture.
Cette deuxième rencontre sera donc l’occasion de parcourir avec elle sa bibliothèque - qu'il s’agisse des livres qui l’ont bouleversée ou de ceux qui l’aident à écrire. Oui, Marie-Hélène Lafon, dites-nous un peu à quoi vous marchez, quel combustible… ? Quelles sont les phrases que vous mâchez et remâchez ? Écrites par quelles autrices ou quels auteurs ? Quelles sont les pages ou les scènes qui vous hantent ?
Nous mettrons l’accent sur cinq de ces lectures majeures pour elle : Un cœur simple de Flaubert, C'est la guerre de Calaferte, Colline de Giono et Entre les deux il n'y a rien, de Mathieu Riboulet. Quatre extraits lus par la comédienne Constance Dollé viendront ponctuer la rencontre, Marie-Hélène Lafon ayant souhaité se réserver celle de La Grande Beune de Pierre Michon, un auteur dont Les Vies minuscules ont changé la sienne en faisant d’elle une autrice.
Rencontre animée par Arno Bertina, écrivain et conseiller littéraire du festival
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Si « la géographie est au sens premier du terme une écriture de la terre », il ne serait pas surprenant de voir, avec les mots de Marie-Hélène Lafon qui guideront le « bibliotourbus » d’Hors limites cette année, les monts et vallées du Cantal se superposer à travers les vitres aux paysages de la Seine-Saint-Denis.
En suivant sa feuille de route entre séismes et volcans, entre arrachement et attachement à ce monde paysan dont elle est issue et qui disparaît, nous laisserons le fracas de ses différents « chantiers » d’écriture – comme elle les appelle – couvrir le ronflement du moteur.
Un itinéraire littéraire à travers son œuvre, au cours duquel la comédienne Constance Dollé nous rejoindra pour quelques escales de lecture en bibliothèque, et faire entendre ce corps à corps avec le « corpus » du texte : là où « ça travaille tout le temps, ça fermente tout le temps, aux jointures, aux articulations, surtout du côté de la ponctuation, virgule, point-virgule, point, absence de virgule ; la coulée textuelle n’en finit pas de s’extraire, de se mouvoir, d’avancer sourdement, elle pourrait ne pas se fixer ». Une écriture qui, plus que de la littérature de terroir, relève plutôt d’un « travail de terrassier et de terrain »…
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