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Ouvrir la parenthèse : un parcours de lecture avec Philippe Jaenada
Étape #3, La désinvolture est une bien belle chose
Lecture par Anne Girouard & rencontre avec Philippe Jaenada
illu-programme-2025
Illustration : Jérémy Perrodeau

En août dernier, Philippe Jaenada a fait paraître La Désinvolture est une bien belle chose qui sera au centre de cette troisième rencontre. 
Après Pauline Dubuisson qui était tout le sujet de La petite femelle, l’écrivain est parti sur les traces d’une autre jeune femme des années 50. L’auteur se met en scène, entreprenant simultanément un tour de France « par les bords » et par les bars, en voiture de location. Au fil des kilomètres et des archives, il recompose le puzzle de la vie de Jacqueline Harispe, surnommée Kaki, jeune femme un temps mannequin chez Dior qui se suicida à 20 ans en 1953, et celle de sa bande d'ami·es, habitués du café « Chez Moineau» à Saint-Germain-des-Prés – qui compta parmi elle le futur théoricien du situationnisme Guy Debord.

Emprunt de cette atmosphère aussi désinvolte que désespérée, ce roman-enquête dépasse alors le simple cadre biographique pour devenir une méditation sur la mémoire, la fuite du temps, et l'empreinte laissée par ceux qu'on croyait oubliés.
Grâce à la lecture d’Anne Girouard, ce texte donnera voix à cette génération qui fut enfant pendant la guerre, et dont le photographe néerlandais Ed van der Elsken immortalisa la jeunesse dans son livre Love on the left Bank.

Rencontre animée par Arno Bertina, écrivain et conseiller littéraire du festival

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« Si j’avais su que ça finirait de la sorte… »

Cette phrase, vous la trouverez souvent sous la plume de Philippe Jaenada. Une page sur deux est ainsi marquée du sceau des regrets. Car dans ses romans autobiographiques comme dans ses livres faisant revivre des figures de la seconde moitié du vingtième siècle, elles sont partout, les mésaventures et les mauvaises rencontres – celles qui vous mettent le cœur à l’envers, par exemple, ou celles qui vous amènent à passer 48h dans un commissariat pour une agression que vous n’avez évidemment pas commise. Mais chez lui le regret n’est jamais de l’amertume. Contrebalancé par une ironie mordante, le « si j’avais su… », c’est le doigt que l’on met dans l’engrenage narratif, le choix anodin entraînant des conséquences disproportionnées, le point de bascule où les situations banales dérapent en récits rocambolesques.

Une page sur deux, donc – le reste du temps, les doubles de Philippe Jaenada se servent un whisky, et un autre, et un troisième. Pour fêter l’amour avec humour, la mélancolie, et profiter de Paris la nuit. Que la joie jaillisse de l’imagination de l’auteur ou des archives de la police, cela importe peu ; seul compte le fait de se sentir vivant en le lisant –  et en l'accompagnant pour ces trois escales en « bibliotourbus » dans les bibliothèques de Seine-Saint-Denis ! Laissez-vous guider sur les méandres d’une œuvre qui s’écrit depuis trente ans de digressions en digressions, dans cet espace de liberté qu'ouvrent les parenthèses…

Parcours en navette sur réservation obligatoire
sur le site Hello Asso de l'Association Bibliothèques en Seine-Saint-Denis

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Rendez-vous à 13h15 devant la Gare du Nord
Au pied de la statue Angel Bear, l’ours ailé rouge de Richard Texier
 

Réserver vos places
À lire
Philippe Jaenada, La Désinvolture est une bien belle chose, Mialet Barrault, 2024
Anne Girouard

Anne Girouard est une comédienne française notamment connue pour avoir joué la reine Guenièvre dans la série Kaamelott d'Alexandre Astier, mais également très régulièrement au théâtre sous la direction de la metteuse en scène Anne-Laure Liégeois.

Philippe Jaenada

Né deux ans après la fin de la guerre d’Algérie, Philippe Jaenada aurait pu grandir sur le continent africain mais un goût irrépressible pour l’aventure lui fera choisir Morsang-sur-Orge, en Île-de-France. Parisien à compter de 1986, il enchaîne les petits boulots et commence à écrire. À compter du Chameau sauvage, publié en 1997, il va faire paraître sept romans d’inspiration autobiographique avant de changer de manière en 2013, avec Sulak qui déroule la vie d’un célèbre braqueur des années 70 et 80. Suivront d’autres livres de la même veine, qui vont lui permettre – vive le prix Femina ! – de ne plus écrire pour Voici. Sa légende dit qu’il a ses habitudes au Bistrot Lafayette, dans le dixième arrondissement, mais il se dit qu’il aurait déménagé et choisi un nouveau bar où poser son fameux sac de matelot.